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Poublanc, S., Besson, R. (2016). Agréger le passé en ligne: Euchronie, le passé ici et maintenant!. In Digital Humanities 2016: Conference Abstracts. Jagiellonian University & Pedagogical University, Kraków, p. 864.
Agréger le passé en ligne: Euchronie, le passé ici et maintenant!

Agréger le passé en ligne: Euchronie, le passé ici et maintenant!

Euchronie est un projet collaboratif francophone s’inscrivant dans le domaine des humanités numériques. Partant du constat qu’une abondante production de contenu sur le passé est autopubliée sur le web francophone, le projet vise créer une base de données en centralisant, collectant, indexant et hiérarchisant dès leur parution cette multiplicité de contenus. 1 Contemporains de l’essor de la blogosphère, puis des humanités numériques, de l’autoproduction dans le domaine musical tout autant que de la diffusion de la photographie amateur en ligne, ces contenus ont pour double spécificité d’émaner de chercheur.e.s et d’être autopubliés sur le web. 2

La base de données ainsi créée prend la forme d’un site web hébergé par Huma-Num, la très grande infrastructure de recherche numérique pour les SHS. Pour parvenir à créer rapidement un corpus d’étude, la collecte de données est facilitée par l’utilisation du plug-in PressForward pour WordPress. Libre et gratuit, aisé à prendre en main par des chercheurs néophytes en humanités numériques, il autorise la recopie partielle de pages produites sur différents sites web et réseaux sociaux, mais aussi de vidéos et de fichiers audio. Dans le même temps, l’agrégation des contenus s’accompagne d’une éditorialisation fondée sur la hiérarchisation des données : nous proposons un nouvel agencement basé sur l’ajout de métadonnées. Strictement normées, ces dernières permettent une catégorisation fine (chronologie, thématique et aire géographique) qui constitue l’une des principales valeurs ajoutées du projet.

Pour développer le contenu de la base de données, chaque membre du comité éditorial d’Euchronie est chargé de la veille d’un ensemble de sites défini en fonction de son domaine de spécialité. Pour chaque actualité publiée, le responsable éditorial s’assure qu’il s’agit bien de l’expression d’un point de vue, sans prise de position partisane : il s’agit de la dimension qualitative de la sélection. D’autre part, le responsable éditorial n’est pas amené à faire une sélection sur des critères plus restrictifs tels que l’intérêt historiographique du contenu ou une quelconque adéquation avec une ligne éditoriale que la plateforme souhaiterait défendre. Au contraire, la volonté à la base de la création de cette plateforme est d’être un lieu de rencontre entre différents types de discours sur le passé. À ce titre, l’aspect collaboratif du projet est primordial : dans la mesure où l’indexation est avant tout pensée comme une interaction sociale, les usagers de la plateforme sont aussi invités à proposer l’agrégation de billets ou sites qu’ils et elles ont identifiés. Enfin, un billet de synthèse est publié chaque semaine sur le blog du projet. Dans celui-ci, chaque membre du comité éditorial y présente brièvement les trois meilleurs contenus de la semaine.

Le site web permet ainsi de rendre compte d’une écriture de l’histoire de moins en moins logocentrée et de plus en plus intermédiale, c’est-à-dire écrite et visuelle, parlée et sonore, interactive et collaborative. Euchronie est ainsi un outil créé par et pour des spécialistes, tout autant qu’un point d’entrée pour les passionnés du passé.

En phase de développement, le projet dispose d’un financement assuré par plusieurs laboratoires de recherche en histoire et information-communication. Au 1er novembre 2015, son comité éditorial se compose de 19 membres séniors et juniors en France, Suisse et Canada, tandis que la première version de son corpus agrège 100 références, tant au format textuel que vidéo et audio. La mise en ligne du site est prévu pour l’année 2016 et sera donc visualisable lors du colloque. Un blog Hypotheses regroupe l’ensemble des informations relatives au projet.

La création de notre poster doit permettre de présenter l’outil et d’échanger autour des problématiques liées à la construction d’un corpus dans une perspective de Digital Public History. Nous désirons notamment rencontre les développeurs de PressForward pour partager nos retours et comparer notre projet avec Digital History Now.

Notes
1.

Notes historiographiques, synthèses méthodologiques, premières versions d’articles en cours de rédaction, hypothèses d’un chapitre de thèse encore à écrire, analyses d’archives en ligne, tutoriels concernant de nouveaux outils, expression de doutes épistémologiques, recensions d’ouvrages récents ou de classiques, analyses de productions filmiques ou multimédias, prises de position dans l’espace public, micro-essais d’ego histoire, vidéos, podcasts audio…

2.

Doctorant.e.s aussi bien que professeur.e.s d’université, enseignant.e.s du secondaire, amateurs et amatrices éclairé.e.s faiant usage des méthodes de la discipline.